[Quête:] Reconaissance

La Capitale Xunlai...

Elle s'y sentait mal à l'aise. Tous ces Xunlais qui se pavanaient avec leurs armes, se donnant une illusion de grandeur... un bon coup de faux là-dedans leur montrerait le chemin de la vérité!

Mais il lui fallait faire fi de toutes ces indispositions: le Créateur lui avait enjoint une nouvelle chose, une autre mission pour elle, désormais possesseur de Sa confiance: espionner les Xunlais, connaître l'état de leur force... tout.

Mission au combien périlleuse puisqu'elle se trouvait là dans les champs ennemis, sans aucune aide. Et aussi, l'ampleur des renseignements à trouver la laissait de marbre.
Elle ne pourrait pas arpenter continuellement les rues de la Capitale pour avoir une idée des forces Xunlais, idée vague qui plus est...

Il lui fallait approcher de près un membre Xunlai important... ce qui signifiait infiltrer le Palais de la Reine. Autrement dit, ses chances de réussite étaient proches du zéro absolu...

Cependant, comme le défunt Baron de Furentez, il devait bien se trouver dans quelques ruelles sombres des vendeurs de renseignements... Ils ne pourraient pas lui donner ce qu'elle veut totalement, mais au moins quelques pistes...

Ces gens-là étaient plus ou moins faciles à trouver selon leur habileté: il suffisait de regarder qui changeait de cap à la vue des patrouilles Xunlais.

Après une petite heure à arpenter les carrefours de Zélia, elle en vit un: plutôt jeune, mal habillé, la barbe pas entretenue...
Il se blottit dans un coin sombre à proximité de ruelles étroites, feignant de lacer ses chausses crasseuses et abîmées.

Lilith s'approcha. Il ne fallait pas créer de mouvement de panique dans la foule, mais il fallait aussi lui faire comprendre qu'elle savait.

Elle se posta juste à côté de lui, la dague sous le cou.

Ce n'est pas folichon de vendre des renseignements sur les Xunlais...

Je-je... je ne sais pas de quoi vous parlez... ahh!

La dague se faisait plus menaçante. Il ne fallait pas que sa voie ne trahisse l'approche.

Conduis-moi dans ce qui te sers de logement... nous avons à parler.

Je vous en sup...

Conduis-moi !

L'Homme n'avait même pas essayé de la repousser ou de crier. Il faut dire que cela aurait attiré l'attention sur elle, mais aussi sur lui...
Elle, était pour lui une Xunlai au courant de ses actions. Dans ce cas, s'il attirait l'attention, ce serait lui, le seul à avoir des choses à se reprocher, qui serait en mauvaise posture. La preuve irréfutable de ses actions douteuses.

° Un bon début °

Il ne lui restait qu'à savoir de quelles informations il disposait exactement... Plus elles seraient compromettantes, plus fort il y aurait à parier qu'il puisse lui être utile...

L'Homme habitait un taudis, non loin de là. Quelques planches montées à la va-vite, des tissus pour masquer l'habitat, quelques habits froissés et sales déposés ici et là dans les 6m² habitables...

L'Homme s'assit sans résistance sur un fauteuil défoncé et inconfortable. Lilith restait debout...

Alors mon petit, les règles sont simples. Tu me dis tout ce que tu sais, ou bien ces secondes seront tes dernières.

Je-je... je ne sais pas, je ne vois...

Pas de cela avec moi. Tu n'as même pas cherché à crier dans la rue... tu avais peur d'attirer l'attention, donc tu caches quelque chose.

N-non!

A bout de patience, Lilith sortit de nouveau sa dague.

Dans ce cas je me suis trompée et je vais devoir effacer toute trace de notre rencontre...

Que-quoi ? Non! 'Tendez! C'est... c'est vrai j'donne des renseignements aux Déchus contre un peu d'argent... Mais y faut bien que j'survive!

Soit. Quels renseignements ?

Un peu d'tout... les dernières nouvelles, les choses pas normales... comme des gros regroupements de troupes par exemple.

Et ?

Ben... c'tout.

Seulement ? Tu es sûr de ne rien oublier ?

La voie était menaçante, la dague encore plus. L'Homme paniquait. Ce devait être la première fois qu'il était pris. Pour le peu de discrètion dont il faisait preuve, il devait commencer dans le métier... donc n'avait pas d'informations alléchantes... Tant pis pour lui.

O-oui. Oui j'vous jure c'est la vérité! Pitié! J'vous en supplie! Ne m'livrez pas aux Xunlais!

° Le livrer ? Attend ma vieille, il y a peut-être un coup à jouer là... Il t'es inutile pour obtenir des informations directement, et il y a fort à parier qu'arpenter les rues ainsi ne te rapportent guère mieux. Par contre si tu le livres... °

Un scénario prit naissance dans l'esprit de la Gorgone. Un scénario qui lui allait à ravir...
Mais il fallait qu'elle se fasse passer pour une Xunlai de foi... au milieu de tous ces Xunlais détestable, ce serait sûrement difficile... Mais elle pouvait le faire. Elle ne s'était pas trahie pour l'instant, sa couverture était bonne.

Je suis désolée. Je dois te livrer, c'est un devoir de Xunlai.
Cependant, vu le peu d'informations que tu as et les circonstances...

Elle jeta un regard dégoûté sur l'habitat et l'homme, comme dépitée de tant de crasse et de pauvreté.

... il y a fort à parier que tu bénéficies de peines allégées. Mais je ne peux faire autrement.

Lilith écarta quelques tissus et releva sa dague: le signe pour l'Homme qu'il lui fallait sortir.
Sa mine était renfrognée. Il savait qu'il allait passer un mauvais quart de vie...
Il n'essaya même pas de la supplier à nouveau. Il savait que c'était vain. Il n'essaierait pas non plus de s'échapper; son moral était à zéro. Il lui faisait pitié...

C'est avec une voie presque émue devant le tel désespoir d'un Homme qu'elle lui enjoignit de marcher.

Direction le Palais, celui que tu aurais du avoir en tête au moment de tes actes de trahison.

Ils étaient arrivés, sous les regards interrogateurs de la populace, au Palais Xunlai.

Lilith s'avança avec son prisonnier jusqu'aux Gardes qui leur barraient la route.

Halte là! Que voulez-vous ?

Messires les Gardes.

Elle s'inclina et prit un air un peu époustouflé pour feindre cette rencontre de simple Xunlai à Garde du Palais.

J'ai surpris cet Homme non loin d'ici. Le vil vend des renseignements aux Déchus contre monnaie.

Le visage des Gardes passèrent à la sévérité. Leur regard devint dur et leurs traits tirés.

Est-ce vrai, manant ?

L'Homme baissa la tête, son aveu de ses actions misérables.

L'un des Gardes ordonna à l'autre de conduire Lilith et l'Homme au Palais. Ainsi fut fait.

Dans les couloirs en tout point éloignés du taudis dans lequel elle était avant de venir, elle nota tout ce qu'elle pouvait et tâcha de l'imprimer dans sa tête: les gardes fixes, les patrouilles mobiles, les caches... tout. Ce serait toujours cela à rapporter.

On la conduisit dans une salle fermement gardée. Elle ne s'attendait pas à être reçue par la Reine naturellement, mais l'Homme qui lui faisait face semblait tout de même important, du moins assez pour donner des directives en messes basses.

C'est à quel sujet ?

Vente de renseignements. La jeune femme à coincé l'autre cul terreux.

Bien je m'en occupe. Faites le appeler pour vérifier.

Entendu.

Le Garde de l'entrée salua Lilith et prit congé, tandis que l'autre se tournait vers elle.

Ma damoiselle, je vous félicite de votre action. Je vous prie cependant d'attendre que nous recoupions les informations que vend cet Homme avec celles véritables.

° Pas confiance n'est-ce pas ? Je n'en attendais pas moins de vous foutus Xunlais! °

Je comprends. J'attendrai donc.

Bien. Quant à vous...

Il se tourna, le regard très froid, vers le "cul terreux".

... vous restez ici, dans cette pièce. Quelqu'un viendra vous voir pour savoir exactement de quoi il retourne. Et je vous conseille ni de vous tromper, ni de nous cacher quoi que ce soit. SI vous coopérez, nous serons peut-être plus indulgents.

Le bouseux semblait reprendre espoir... avec de faux-espoirs.

° La carotte habituelle... on fait pareil chez nous... quel manque d'originalité! Ils vont jusqu'à nous copier, saleté de Xunlais! °

O-oui! J'vous dirais tout, n'vous en faites pas!

Soudain le Garde partir revint accompagné d'un autre Homme encore, plutôt grand, le regard fin et analytique, les yeux perçants. Sa tunique et son brassard ne faisait aucun doute: il était le responsable des services de contre-espionnage. Tout comme elle l'avait prévu...

Le Responsable fut mis au courant par messes basses également. Il congédia le Garde qui s'en allait ensuite vraisemblablement à l'entrée du Palais, et continua de discuter avec l'autre un petit bout de temps, toisant le bouseux de temps à autre d'un regard qui amenuisait ses espoirs.

Vous. Avec moi dans l'autre salle. Et vous Madame, restez ici bien sagement.

Et le Responsable partit sans plus de cérémonie, poussant devant lui le bouseux apeuré, trop peut-être pour récrier toute forme de torture.

L'autre "Garde-en-Chef" restait avec elle.

Excusez-nous, mais c'est obligatoire: nous devons vérifier les renseignements qu'il vend, et on ne peut pas vous laisser partir avant que ce soit fini.

Je comprends... j'espère juste qu'il crachera vite le morceau!

Le Garde sourit. Ce n'était pas pour la faire attendre qu'il s'était muni discrètement d'un feuillet et d'une mine...

Peut-être cela ira-t-il plus vite si vous faisiez pression. Savez-vous quelque chose ?

Non pas. Lorsque je lui demanda il me disais simplement vendre des informations comme les nouvelles à la Capitale ou les choses anormales, comme des rassemblements de Gardes Xunlais quelque part. Je n'en sais pas plus.

Vous l'avez donc interrogé ?

Evidement! Je n'allais pas vendre un frère innocent!

Oui, bien sûr.

° Bonne réponse °

Et est-ce là tout ce que vous savez ? N'y-a-t-il aucun autre détail dont vous pourriez vous rappeler ?

Non, vraiment. Là est tout ce que je sais.

Bien.

Le Garde-en-Chef posa sa mine, resta quelques minutes puis sortit en demandant à ce qu'on surveille la porte; il allait comparer les informations.

Il revint quelques minutes plus tard, le visage impassible. Lilith craignit alors que l'autre eut caché son jeu et l'ai vendue elle. Elle ne pouvait se permettre d'être interrogée!

Il ne savait pas grand chose, ou plutôt, des choses sans grande importance. Il sera châtié et vous, nous allons vous raccompagner à l'extérieur.

Lilith était soulagée, tout c'était bien passé. A présent, tout ce qu'elle avait à faire, c'était d'attendre...

Il se passa une heure ainsi. Elle faisait le tour des maisons, des stands, flânait ici et là, mais avait toujours en vue le Palais... et il n'était pas sorti. Elle ne pouvait refaire 36 fois le tour sous peine d'attirer l'attention... Normalement, il aurait du sortir! Peut-être restait-il quelques dossiers ? Elle n'en savait rien, mais plus elle patientait, plus elle s'impatientait. Et elle ne pouvait rester là.

Lilith décida donc de gagner le toit d'une petite chaumière non loin de là, d'où elle serait à l'abri des regards et aurait vue sur le Palais. Elle étendit sur elle un linge mis à sécher pour ne pas être repérée des gardes hautes, et scruta, scruta toujours, scruta encore, jusquà ce qu'enfin il point le bout de son nez!

La Gorgone se dépêcha. Elle envoya valser le linge et sauta à bas de la chaumière.
Elle se réceptionna mal, les jambes ankylosées de tant d'attente, mais n'y prêta nulle importance. Elle marcha droit et vite, à travers le peu de passants qu'il y avait encore, arrivant à quelques mètres de lui: le Responsable.

Un Homme aux responsabilités telles que celles qu'il avait ne pouvait pas être bien loin du Palais... et ce fut vrai. A peine une minute à le filer qu'elle le voyait s'arrêter devant une petite baraque.
Elle pressa le pas et lui passa sa dague sous le cou au moment où il allait entrer.

Pas un mot. Rentrez doucement, sans geste brusque. Nous avons à parler.

Il s'exécuta sans un mot, avec un sang-froid déconcertant. Il ne parut même pas surprit en voyant le visage de son agresseur...

Que voulez-vous savoir ?

Tout. Vous êtes le Responsable des services de contre-espionnage. Je veux tout savoir.

Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

Je le sais.

Bien... je peux prendre un verre ?

Il désignait le buffet de la tête. Elle acquiesça et le regarda vider d'un trait un verre d'alcool puis s'en servir un autre. Il gagna tranquillement un canapé de cuir et s'y installa sans aucune peur dans son regard.

Ainsi vous voulez tout savoir... sur quoi exactement ? Les services de contre-espionnage... c'est un domaine très vaste.

Sur les forces Xunlais ici et à l'extérieur. Le nombre, la qualité, les missions, les horaires de patrouille... je veux tout.

Le Responsable partit d'un grand rire soudain, une lueur cinglante dans ses yeux.

Ahaha! Quand bien même je vous répondrai complètement sur ce dont je me souviens, nous en aurions facilement pour quelques jours, et vous en oublieriez la moitié une fois revenue chez vous!

C'est justement parce que les multiples informations dépassent l'entendement que vous consignez tout quelque part.

Il la regarda attentivement. Après un silence, il finit par parler.

Effectivement. Pour ne rien vous cacher, tout est dans cette armoire, protégé par un code dont moi seul ait connaissance.

Le Responsable but son deuxième verre. Il avait un jeu calme, posé, destabilisant... Lilith détestait cela. Il n'avait pas insisté pour la mette en doute, il parlait de lui-même... Cela ne signifiait qu'une chose: il était sûr de lui, sûr de ne risquer rien, sûr de la coincer.

Et je présume que vous ne me donneriez pas ce code si je vous le demandais.

Tout dépend... vous me le demandez ?

Mieux. Je vous l'ordonne.

87 09 36 268 497 AG, mais c'était la première et dernière fois, espérons que vous ayez bonne mémoire.

Il n'avait marqué aucune pause, aucun silence ne s'était installé. Il avait donné ce code du tac au tac... du bluff. Il voulait l'éloigner... mais elle n'avait pas le choix.
Lilith se déplaça vers l'armoire et entra le code qu'elle avait fort heureusement retenu: les portes de l'armoire souvrirent aussitôt dans un cliquetis. Elle était complètement perdue...

° Pourquoi ? Et il n'a même pas bougé... °

On dirait que vous êtes surprise d'avoir si bonne mémoire... Vous ne vérifiez pas que ce sont là tous mes journaux intimes ?

Son sourire était provocateur. Ce n'était rien d'autre qu'un jeu psychologique que son esprit analytique lui faisait mener de manière remarquable. Tous ces dossiers ? Une bonne dizaine, des journaux intimes ? La blague! En feuilleter un tout en gardant un regard fixe vers le Responsable lui en assura. Tous ces dossiers étaient la mine dont rêvait le Créateur. Ils étaient si près d'elle, et en même temps si loin!
Avant de les avoir pour elle, il lui fallait sortir de la toile de cet Homme serein, trop serein...

Et maintenant ?

Et bien prenez ces dossiers et partez. C'est ce que vous vouliez non ?

De surprise en surprise. Il se conduisait comme un pantin... sauf qu'un pantin n'était pas aussi calculateur.

Vous êtes idiot. Je pourrais vraiment le faire en vous laissant ici à l'état de cadavre.

Non, vous, vous êtes idiote.

Il se leva une nouvelle fois, se servit un nouveau verre et le but encore d'un trait.

Oui vous êtes l'idiote. Pensez-vous donc qu'il soit si simple d'obtenir ce que vous voulez du Chef des services de contre-espionnage ?

Perdue, elle était complètement perdue. Pourquoi était-il si sûr de lui ? Au fond d'elle-même elle craignait la réponse, tout cela ne lui inspirait rien de bon. Il se jouait d'elle avec plaisir, cela l'énervait et il en rajoutait une couche, pour l'énerver encore un peu plus et l'empêcher de réfléchir posément.

Vous voyez ces petites boules sur la table ? Chaque soir lorsque je rentre ici, je dois en lancer une sur la fenêtre en face. Chaque soir je rentre à une heure précise, chaque soir je lance la boule à une horaire précise...

Il se tourna vers Lilith, le regard soudain plus solennel. Il était tout près d'elle, à côté de l'armoire dont il ferma les portes... elle ne l'avait même pas vu venir. Elle, avait les yeux ronds, et surtout compris qu'elle avait perdu.

Et aujourd'hui...

Des bruits de pas précipités se firent entendre à l'extérieur, des coups sourds enfonçaient la porte tandis que lui se penchait à l'oreille de la Gorgone.

... je n'ai pas lancé de boule.

La porte craqua, laissant entrer des soldats armés jusqu'au dents. Son esprit ne lui laissa pas maintes portes de sorties: elle prit en otage de sa dague le Responsable devant les soldats qui, de fait, hésitèrent. Ils ne voulaient pas blesser l'homme si important pour les Xunlais, et elle devait gagner du temps, imaginer quelque chose pour s'échapper, au mieux...

Qu'espérez-vous donc faire ? Vous parviendrez à sortir de cette baraque, mais après ? Les patrouilles sont là, et il ne faudra que peu de temps avant que l'alerte ne soit donnée dans toute la Capitale...

° Garde la tête froide ma fille! Ne te fais pas avoir. Sors tranquillement en leur réservant une belle surprise à ta façon °

Avancez tous et placez-vous près du buffet, sinon je le tue.

Les soldats ne se firent pas prier et obéirent... ils étaient de doux agneaux lorsqu'un supérieur était en mauvaise posture...
Lilith en profita pour reculer vers la porte défoncée avec son otage. Une main tenant la dague, une autre cachant ce qu'elle préparait: un sort de terre. Elle avait imaginé son scénario, et cette fois il serait bon, jusqu'au bout.

Arrivée à la porte, le timing fut parfait: elle poussa de toutes ses forces le Responsable à l'intérieur de la maison et posa l'autre main à terre. Une langue de couleur marron jaillit du sol et plaqua quelques soldats contre le mur le plus proche. D'autres chargeant sur elle, Lilith recommença avec eux, et une dernière fois pour obstruer tous les espaces.
Elle repénétra alors dans la baraque et s'approcha de l'armoire, où elle rentra le code à nouveau.
Les portes s'ouvrirent comme tout à l'heure. Elle ne perdit pas une seconde, se munissant d'un tapis de soie traînant par terre et fourant tous les dossiers dans ce qui était à présent un sac, bien lourd néanmoins.

Elle s'enfuit alors, non sans un clin d'oeil, ravie d'avoir triomphé. Une fois à l'extérieur, elle prépara un nouveau sort; la terre autour de la maison gravitait et s'extirpait du sol pour gagner les airs. Les blocs se regroupèrent en un dôme recouvrant la maison... qui s'affaissa brusquement, ne laissant que gravas de pierre, de bois... et de corps: rupture du sceau.

Malgré qu'elle ait utilisé les bons 3/4 de sa puissance magique pour des sorts aussi gourmands en aussi peu de temps, son sac sur le dos, la Gorgone, fière de son travail, couru à tout rompre à travers les ruelles de la Capitale, lorsqu'au détour de l'une d'elle, elle percuta quelque chose qui la fit tomber à terre...

Ce fut brutal et Lauris se leva d'un
bond.

Il était allongé dans l'herbe, prés
de Gaïa, toujours au même endroit. Il était en train de méditer
quand son don d'empathie lui avait fait ressentir un écho de douleur
mortelle.

Que ce passe t-il
?

Soudain ce fut la vague, la sensation
qu'on lui arrachait le cœur. L'ange cria et s'écroula en se prenant
les cotes à deux mains. Il tenta de se lever. La douleur était
horrible, intenable. Lauris n'avait pas souvent ressenti cela
auparavant.

La douleur ne s'apaisa que peu. Il se
mit enfin sur ses genoux. Le temps pressait, car il se tramait
quelque chose.

Immédiatement Lauris se leva, croisa
ses mains et rompit le sortilège de projection. La douleur provenait
de la capitale Xunlai. Quand il arriva dans les rues de la ville il
ne remarqua rien.

Ou ?!

Lauris chercha du regard. Mais aucune
agitation alentour. Il ferma les yeux et se concentra. Instantanément
il changea d'apparence. Ses ailes sortis, son épée dans la main
droite, il s'envola à grande vitesse. Il devait trouver l'endroit
d'où provenait la douleur qui était constante. En prenant de
l'altitude il parviendrais peu être à remarquer un mouvement de
foule. Autrement, il tenterait une localisation plus approfondie.

Midori se promenait. Elle avait achetée
quelque plante pour son père. Elle était en pleine ville, bien que
les bains de foule ne soit pas son truc. Ainsi elle avait fait le
tour de la ville, boutique par boutique et avait repérée un
magnifique bâton qui présentait des affinités avec l'élément
terre. Trop cher bien sur.

Elle avait finit par arrivée devant le
Sénat, magnifique monument à l'image de la grandeur de la nation
Xunlai.

Elle était devant le bâtiment quand
soudain le vent s'était accéléré. Les courants d'air agréable
reflété maintenant un mouvement magique. Il en fut ainsi. D'une
ruelle, Midori vue sortir le jeune homme qu'elle avait remarqué a
l'arène l'autre jour. Celui ci avait l'air très préoccupé, pressé
et perdu à la fois.

Quel spectacle se fut lorsqu'il repris
sa forme original. Mido était épatée. Le jeune homme qu'elle avait
tant observée était en fait un ange de par ses ailes et sa nature,
et un combattant au vus de son équipements et notamment de son épée
qui ne devait pas être facile à manier pour elle.

Pendant qu'elle le regardait, l'ange
avait pris son envol. Cela avait attiré les regards des Xunlais.

Néanmoins, Midori avait autre chose à
faire. Elle passa devant le sénat et se dirigea vers la maison d'un
amis qui devait l'aider à faire pousser ses nouvelles plantes.

Alors qu'elle arriva proche de la
maison, elle vit une femme sortir en trombe et lancer un sort. La
maison fut réduite en poussière.

Midori voulu la suivre jusqu'au moment
ou celle-ci lui rentra dedans. Midori avait vu la madame arriver et avait anticipée le ratrapage. Elle se releva mais ne sut pas quoi faire. Elle se lança
alors sur la femme et la menaça de son bâton.

Qui êtes vous et que …

Mido remarqua le sac. Aprés réflexion, le maison puis la course, elle interpréta un vol.

Mais elle n'eut pas le temps de faire
mieux, l'autre c'était relevée.

Lilith se releva après s'être étalée de tout son long au sol.

Elle épousseta des vêtements et regarda ce qui avait causé sa chute: un être en partie humain, de sexe féminin.
Plutôt jolie et particulière. La Gorgone n'avait pas encore vu une chevelure verte ainsi plongeant sur le cou. Ses yeux violets lui rappelaient un peu les siens...

L'être s'était bien vite relevée, et avec elle son bâton.

D'instinct, Lilith se remit debout, dissimulant ou plutôt protégeant le sac derrière elle. La jeune pousse était sûrement une Xunlai...

D'ici, on pouvait voir les débris de la maison, et le fait qu'elle se soit relevée si rapidement laisser penser qu'elle l'avait vu arriver, donc qu'elle l'avait vu causer son massacre.

Elle s'était tout de même tue au moment où la Gorgone s'était relevée, ce qui signifiait qu'elle était un peu intimidée. Mais mieux valait ne pas prendre de conclusion hâtive... elle pouvait fort bien être très puissante, et ses réserves magiques à elle étant fortement entamée, elle se trouverait peut-être en difficulté notoire.
Le mieux serait de se faire passer (encore) pour ce qu'elle n'était pas.

Bonjour! Que vouliez-vous me demander ?

Sans effrayer la jeune être, Lilith fit en sorte d'avoir à portée sa dague au moindre signe d'agressivité de cette "femme"... Elle priait que ce ralentissement ne soit pas long...

Mido fut troublée un instant. L'autre s'était relevée et lui faisait maintenant face. Elle lui parla, d'un ton qui la surprit.

* Elle, me poser
des questions ? *

Elle attendit un peu, assez pour
remarquer l'attitude de la femme à vouloir se mettre entre sa
vue et le sac. Douteux.

Midori ne savait toujours pas que
faire. La menaçant toujours de son bâton elle décida
de lui répondre.

Ce que je voulais
? Vous demander qui vous êtes et pourquoi vous courez à
tue-tête alors qu'une maison vient de s'effondrer, avec des
personnes dedans.

Midori essaya de paraitre dure et de
donner des paroles incisives.

Elle vit au loin des soldats arriver
sur les lieux du drame.

Pendant ce temps, Lauris avait prit de
l'altitude. De là haut la ville était réduite.
Il ne tarda pas à apercevoir un nuage de poussière
s'élevant dans le vaste ciel de la capitale. Il ne chercha pas
à comprendre. Sur le coup de la frénésie et de
la douleur il piqua vers le lieu de l'éboulement. La foule
semblait agitée de loin, mais l'ange n'était pas assez
proche de la ruelle pour entrevoir chaque personne. Il essaya de
faire du plus vite qu'il put. Sa renommé et son poste était
peu être en jeu ..

La douleur elle ne s'était pas
estompée et Lauris la suportait de moins en moins .. plusieurs
personne était concerné par ce qu'il ressentait ..
plusieurs vies souffraient là quelque par.

Plus vite ..

Puis il arriva.
Se posant en vitesse il vu de plus prés les décombres
et les soldats qui y étaient déjà. Alors il
regarda les alentours ..

Ce que je voulais? Vous demander qui vous êtes et pourquoi vous courez à tue-tête alors qu'une maison vient de s'effondrer, avec des personnes dedans.

La jeune être était suspicieuse. Elle n'avait de cesse de regarder le sac derrière elle, guettant tout indice qui pourrait lui apparaître
Quoi qu'il en soit, ses paroles étaient prononcées avec un ton sec, le bâton toujours menaçant, bien qu'elle hésitait encore à engager le combat...

Elle entendit un bruissement d'ailes au-dessus d'elle. Elle releva la tête d'instinct mais n'aperçut rien d'autre que du blanc, très furtivement. Toute cette agitation ne lui disait rien qui vaille. Il lui fallait être prudente et discrète, car à présent, l'étau se resserrerait sur elle petit à petit.

Ce retournement soudain l'avait fait porter la main qui tenait le nœud du sac à sa dague. Le tapis tomba légèrement, laissant apparaître un sceau étrange, qu'un Xunlai devrait connaître.

La suspicion n'était plus. C'était à présent une certitude pour l'être en face d'elle.

Mon nom ne vous diras rien... Quant à pourquoi je cours, disons que je fuis.

La Gorgone se retourna, renoua le sac en un rien de temps et, dossiers sur le dos, courut droit devant.
Lilith ne pouvait pas se permettre de perdre du temps; des voies graves s'élevaient déjà ici et là, preuve que des soldats accouraient.
En son fort intérieur, elle espérait vivement ne pas tomber sur eux trop souvent.
La magie serait là au besoin mais mieux valait ne pas abuser... la route était encore longue jusqu'à Furentez.

Mido avait été
un peu lente à la détente. N'ayant pas anticipée
la fuite bien que le tout laissait s'en douter. Elle avait fait volte
face pour voir la femme courir, de nouveau.

Rolala ...

Elle savait
qu'elle devait la rattraper, c'est ce qu'elle entreprit en fessant du
mieux qu'elle pu. La course ne lui été pas pénible
par rapport à la sensation d'avoir été trop
gentille .. et dupée.

Elle avait
maintenant le désir de lui mètre la main dessus et de
la ramener pour quelque explications.

De plus, le logo
qu'elle avait pu entrevoir sur l'un des documents du sac laissait
planer le doute du vol. Il fallait des éclaircissements.

Autant c'est une
déchu ..

dit-elle en
rigolant.

* Du mouvement
... *

C'est ce que Lauris aperçu quand
il se retourna. Il n'eut pas le temps de repérer qui ou quoi,
seulement le fait que quelque chose ou quelqu'un courait.

* Dans un moment
comme celui la .. *

Il vit également la charmante
demoiselle qu'il avait regardé perchée dans l'arène.
Il essaya de l'ignorer sur le moment. Le devoir et l'attention devait
être portés sur la mystérieuse chose qui venait
de s'en aller ou de fuir, laissant à la fille le temps de
seulement la suivre des yeux.

L'ange s'envola de nouveau et passa au
dessus de Midori qui avait emboitée le pas de la course. Il
voyait l'autre se déplacer dans la rue, plutôt vite.

Il pensa d'abord à se préserver
du combat. Il ferma les yeux et tendis sa main gantelée en
direction du fuyard et se concentra de manière à
matérialisé une vaste paroi de lumière au delà
du coureur.

* Voyons à
qui nous avons affaire ... *

Il lui fonça
dessus.

Evidement, elle ne la laisserait pas partir ainsi... Fort bien. Mais malgré le poids du sac qui la ralentissait sensiblement, elle parvenait à maintenir la distance, profitant de la surprise.

Mais quelque chose n'allait pas... elle se sentait épiée.
Sans s'arrêter de courir, elle leva la tête et regarda derrière, ou plutôt, en haut.
Le blanc! Une sorte d'Ange qu'elle ne distinguait que mal, une lueur dans la main, fonçant droit sur elle.

° Peuh! Un combat serait mauvais... Vous croyez vraiment qu'on peut m'avoir comme ça ? °

Elle fit naître dans sa main un sort, encore. Elle ne savait pas ce que c'était que cette lueur dans les mains de l'Ange, mais au cas où, mieux valait s'en prémunir. C'est pourquoi un petit bouclier de roche prit naissance dans sa main, prêt à dévier le sort au besoin.

Mais il pouvait encore l'attaquer physiquement, ce qui serait encore pire. Il fallait retourner l'avantage des airs contre lui...

Lilith s'enfonça exprès dans le coeur des ruelles de la Capitale en bifurquant à gauche, profitant des linges entreposés à sécher, des toits rapprochés et des multiples croisements pour semer autant que faire se peut la jeune pousse et son Gardien.

Par ici!

° Des soldats ? Mince! °

Elle bifurqua ensuite sur la ruelle adjacente et s'enfonça dans une baraque faisant signe aux habitants surpris de se taire.

Elle entendit les Soldats passer devant sans s'arrêter. Elle ressortit et continua son chemin.

Un visu difficile grâce aux linges et aux toits, des passages en pagaille, et au besoin des taudis délabrés pour se cacher. En procédant ainsi, elle avait une chance de fuir...

Rolalalala ...

Midori était
ennuyée. La voleuse avait tournée dans les ruelles.
Elle savait ce qu'elle faisait car la visibilité était
très réduite de par la luminosité faible des
lieux. Mido entra néanmoins après elle, tentant de ne
pas la perdre de vue du rue en rue. La femme avait esquivée
des gardes qui patrouillaient et que Midori croisa. Elle en avait
profité pour leurs demander de sonner l'alarme à propos
d'un vol de dossier, chose qui était déjà faite
lui dit l'un d'eux.

Tant mieux, si
les forces sont déjà déployés dans la
ville il ne reste que peu de temps avant qu'elle ne se fasse coincé.
D'autant plus que elle va être encerclé bientôt ..

Midori
connaissait par coeur le code d'alerte et ses ordres. La technique
résidait dans un encerclement de la zone à risque, en
l'occurrence ici, la voleuse ...

Il s'y attendait,
la femme avait changée de cap et ainsi avait évitée
la barrière. Lauris l'avait vus tourner dans les ruelles, plus
étroites. Il continua de la suivre, même en la voyant
par intermittence.

Il l'avait un
moment perdu de vus dans une voie pour la revoir apparaitre dans une
autre.

L'ange devait
trouver une astuce qui la bloquerais. Il avait tout son temps, la
capitale était grande et la femme avait plus d'effort à
faire.

Puis, un contact
télépathique lui appris que l'être qu'il
poursuivait était une déchu désirant voler des
affaires concernant la sécurité des Xunlais, des
documents du Sénat .. l'alerte était donnée.

Lauris était
troublé. Comment une seule personne avait pu parvenir aux
documents, les prendre, et par dessus tout arriver à s'enfuir
..

L'heure était
grave. La personne qu'il poursuivait était talentueuse et
combattante. C'était elle qui avait fait s'effondrer la
maison.

Lauris devint
plus sérieux. Il pris de la vitesse et ferma les yeux pour les
rouvrir un instant après. Instantanément la luminosité
générale augmenta fortement pour éclairer les
ruelles sombre de Zelia. Des boules d'eau dans les mains il chercha
le moment propice et les envoya en direction de la fuyarde.

* Tu ne t'en
tirera pas. *

Elle continuait de courir à en perdre haleine, le sac devenant de plus en plus pesant sur ses frêles épaules, mais elle ne pouvait pas s'arrêter.

D'un seul coup, les ruelles sombres furent plus lumineuses, ce qui était anormal puisque l'astre n'illuminait pas davantage...
Lilith se retourna et vit l'Ange, encore.

Elle s'arrêta un instant, essayant de distinguer cette chose qui brillait un peu et grossissait peu à peu. Elle comprit juste à temps pour porter son bouclier de terre devant, volant en éclat et l'obligeant à faire une roulade sur son sac: l'Ange envoyait des boules d'eau, et vu comme son bouclier était parti en morceau, il ne plaisantait pas.

A peine s'était-elle relevée, quelques mèches de cheveux mouillées écartées de son beau visage, qu'elle vit les prochaines boules arriver.
Si encore elle n'avait pas ce sac à porter, elle pourrait courir plus vite et prendre des directions changeantes à loisir... mais là, elle était encore trop lente. Et pour ne rien arranger à la rapidité de sa course, elle devait en plus prêter attention aux boules aqueuses envoyées sur elle lorsque l'Ange en avait l'occasion.

Il lui fallait quelque chose... et vite. Un jeu offensif la désavantagerait plutôt qu'autre chose, puisqu'elle indiquerait sa position stupidement et n'avancerait pas. Et le jeu défensif était limité également...

Pour mieux réfléchir, Lilith entra en trombe dans une maison abandonnée.
Elle s'apprêtait à menacer les habitants mais il n'y avait personne...
L'Ange l'avait vu rentrer, elle en était certaine. Il ne se passerait que quelques minutes avant qu'il n'achève le toit délabré avec ses boules d'eau. Elle était à peu près sûre qu'il n'entrerait pas lui-même dans la baraque: il se battait à distance... Mais cela ne l'arrangeait en rien...
De plus, elle serait bientôt encerclée puisque l'alerte semblait avoir été donnée...
Un pétrin dont elle ne voyait pas le bout...

Elle avait beau réfléchir, rien ne sortait de son imagination pourtant débordante, jusqu'à ce que son regard se pose sur les poutres de la maisonnette: de la poussière en pagaille.
En faisant exploser l'habitat, elle pourrait couvrir une fuite, mais les ruelles étaient tellement lumineuses que l'ombre serait perçue... il fallait donc une diversion.

Lilith joignit ses mains en une seule, se concentrant à son maximum.
Après une minute, 3 clones terreux à son effigie grossière l'entouraient. Elle avait limité les détails pour garder un peu de ressources magiques...

L'ange l'avait
suivit. Les boules d'eau était d'une grande utilité. Non
seulement elles servaient à affaiblir les réserves de la
femme, mais en plus elles avaient l'avantage de la ralentir, ce qui
permettait à Lauris de gagner du terrain. Il s'approchait de
plus en plus quand la voleuse rentra dans une maison qu'il reconnu
comme abandonnée.

Le visage
toujours neutre et mélancolique, il s'arrêta dans sa
course. La femme était surement en train d'élaborer un
plan. Le temps comptait pour les deux équipes.

Lauris leva les
mains et se concentra. Il fallait bloquer la situation. Contrecarrer
les plans. Limiter les mouvements.

Le moment fut
délicat.

L'épée
de Lauris commençait à briller. Il rouvrit les yeux,
les mains toujours levées, et fixa un instant la maison.

Puis ce fut
rapide. L'ange dégaina son épée et se rapprocha
en un instant du sol. Il prononça une formule magique et son
épée fut plus brillante que jamais. Il la pris alors à
deux main et son aura se déploya. Sûr que le sort était
fin prêt il fit rapidement le tour de la maison en prenant soin
d'entailler le sol avec l'épée de lumière. Le
spectacle était assez beau. Les failles ainsi créés
couleur magma propageaient des reflets rouge vifs. Ceci fait, il
positionna son arme devant lui et la planta dans le sol. Il
s'agenouilla et prononça la fin de la suite de mots runique
qui formaient la formule du sort de prison de lumière.

Immédiat.
La maison était maintenant contenue dans un cube de lumière
aveuglante et impénétrable. La femme ne pouvait plus
sortir .. lui non plus.

Lauris savait ce
qu'il faisait. La voleuse était épuisée, elle
devait s'occuper d'elle et de l'objet de sa quête, plutôt
imposant, alors que lui ne devait se soucier que de sa personne
désormais puisqu'il avait mis le reste de la population hors
de danger.

L'ambiance était
tendu. Le décor blanc de par le sort et rouge de par les
failles donnait à l'endroit une apparence unique.

Il se releva et
posa lentement sa main sur le pommeau de la lame. Il la retira du sol
et attendit la réaction de la femme. Il se prépara au
pire et pris sur lui pour ne pas plisser les yeux face à la
luminosité solaire qui régnait.

Midori arriva en
trombe sur la ruelle ou elle avait vus la femme la dernière
fois. La rue suivante était vide. Perdu, elle chercha du
regard une quelconque trace de la voleuse, le moindre indice qui
puisse lui faire savoir quel direction celle ci avait prise il y a
peu.

Puis, en
regardant au loin elle vit l'homme charmant de l'aréne. Là
il fixait une des maison abandonnée du coin. Il commença
a parler en langage incompréhensible puis brandit son épée
lumineuse et entreprit de faire le tour de la maison.

Mido le perdu de
vue un moment et le vit réapparaitre de l'autre coté.
La trace rougeâtre qu'il avait laissé avec son arme sur
le sol était un peu terrifiante. On aurait cru pouvoir y
tomber.

Elle eut juste le
temps de le regarder une dernière fois avant de se recevoir un
violent flash dans les yeux et de s'étaler au sol sur le coup
de la puissance lumineuse de la barrière qui venait de se
former.

Là elle
resta blotti sur le sol, la tête entre les bras pour se cacher
de la lumière.

Une lumière blanche, vive. Un passage éclair, puis des parois étincelantes... l'Ange avait refait ses barrières de lumière tout autour de la maison. Elle ne pouvait plus fuir.

Pour autant, il ne venait pas la chercher. Il l'attendait ? Oui, devant la chaumière... il attendait sa réaction.

Et bien il l'attendrait. Puisant tout au fond d'elle-même, elle regroupait ses dernières ressources magiques.
Elle posa sa main à terre et en une trentaine de seconde, un tunnel fut creusé dans le sol là où il n'avait pas pu faire de barrière au moins. La brutalité de la chose fit tomber quelques poutres et déplaça des nuages de poussière.
Lilith s'étant engouffrée dans le tunnel, utilisa ce qu'il lui restait pour utiliser l'un de ses clones terreux.
L'un en prit un autre et l'envoya avec force à travers la porte. Sans attendre de voir si l'Ange avait réagit ou non, elle envoya charger les deux autres... puis courut dans l'obscurité de son tunnel, qui aboutissait dans une autre chaumière, 100 mètres plus loin.

Des soldats accouraient vers l'endroit d'où était provenue tout le tremblement. Elle n'y avait pas pensé, mais si les Soldats fonçaient à cet endroit, la voie était libre pour elle.

La Gorgone attendit un peu, puis partit à tout rompre, son sac désormais plus que pesant sur ses épaules. Des traces apparaissaient sur sa peau... mais l'objectif était en vue.

Elle ne regardait plus en arrière et courait tout droit, bien qu'elle du encore une fois surprendre de la populace pour laisser passer une patrouille. L'Ange l'avait peut-être retrouvée malgré tout ses efforts, peut-être. Mais elle n'y pensait que peu, elle était là: l'écurie.

La Gorgone s'y engouffra en trombe, passant devant l'homme qui entretenait les chevaux sans un mot. Elle entra dans un box ouvert, monta sur l'une des braves montures, et le fit aller au maximum de sa course.

L'écurie jouxtait les champs marquant la fin des bordures de la Capitale. Il ne lui restait plus que quelques 500 mètres peut-être, et elle serait hors de toute nuisance. L'Ange la poursuivrait peut-être, mais elle lui réservait encore quelques surprises dans ce cas...

L'ange vu vite
que la femme avait en effet préparée des sorts. Trois
clone, puisqu'il était trois arrivèrent devant lui.
Lauris l'avait vu venir. Il fonça droit devant et ne prêta
pas attention au clone qui étaient à présent
derrière lui. Il entra dans la maison, son épée
en position et prête à frapper. Il ne vis que le trou,
le tunnel.

Cela ne lui
plaisait pas. Avoir été roulé aussi vite ça
a de quoi frustrer. Mais il refusait de se laissait battre. L'ange, sans changer de ton d'expression prononça
la formule de rupture et leva sa main vers le ciel. En un instant le
toit de la maison fut percé et l'ange en sortit à vive
allure, la prison de lumière n'étant plus. Il prit tout
de suite de l'altitude, ne sachant jusqu'où avait pu aller la
voleuse, même en si peu de temps.

Il vit alors la
poussière émanant d'une autre maison. Il déduisit où était sortit l'autre et donc où débouchait le tunnel. Tournant la tête
il vit la femme partir à cheval.

Lauris la suivit.
Il était un peu loin mais parviendrais tout de même à
faire ce qu'il voudrais.

Il commençait
à en avoir mare, il se lassait. Le temps du pacifisme était
passé et il fallait en finir vite. Il se posa à terre et se
concentra comme à son habitude avant un sort. Cette fois il était
question d'utiliser les grands moyens. La manière douce
n'avait pas marché, il fallait donc durcir.

Lauris rangea son
épée et ses ailes et prononça la formule magique
d'élément lumière. Son image devint floue. Son
ombre bougeait toute seule.

Le temps sembla
ralentir. L'ange se souvint de ses séances d'entrainement,
longue et plaisante.

Il n'avait pas
souvent utilisé ce sort auparavant en situation réelle.

Ainsi, en un
instant il se retrouva quelque dizaines de mètre devant la
femme. Tel était le pouvoir de la marche de la lumière,
un mouvement immédiat mais qui ne pouvait se répéter
avant une journée.

Lauris avait
maintenant la femme en face de lui. Il planta son épée
à coté de lui et joignit ses
mains gantées. Il concentra une grande partie de l'énergie
qui lui restait dans ses mains. La puissance de l'attaque n'avait pas
pour but de tuer, ni de détruire, ni de bruler mais simplement
de faire tomber dans le coma instantanément. Il tendit ses mains vers la femme. De celles-ci était sortit un rayon de taille exponentiel avec la
distance. Il couvrit une trés large zone. Celui-ci était plus impressionnant qu'éblouissant.

L'attaque faite
il pris quand même la précaution de créer une
paroi de lumière autour de lui et de matérialisé
une bulle d'eau.

Qu'était-ce ?

Deux secondes avant, il était au moins à 300 mètres derrière elle, puis comme s'il s'était téléporté il apparut moins de cent mètres devant elle. L'Ange... ce satané Ange qui lui compliquait l'existence depuis le début de sa fuite. Il était là, devant elle.

Il planta son épée dans le sol et joignit ses mains, pendant que Lilith cavalait droit sur lui.

Vingt mètres les séparaient lorsque l'Ange sembla concentrer sa magie.

Plus que dix mètres. Une lumière émergea alors d'entre les mains de son ennemi.

Cinq mètres. La lumière commença à prendre forme, une forme concave et creuse. L'instinct de la Gorgone ne lui disant rien qui vaille à propos de cette lumière, elle comprit ce qui allait lui tomber dessus: un rayon puissant qui certainement ne lui permettrait pas d'en réchapper. Il devait aussi être trop puissant pour le dévier... Il fallait donc l'éviter. Lilith se pencha imperceptiblement sur la gauche.

Deux mètres. Ce qui suivit se passa en un éclair de seconde.
La lumière engendra un rayon d'une blancheur aveuglante lequel croissait en hauteur et en largeur à mesure qu'il avançait dans l'espace.
Lilith, elle, avait complètement basculée et tomba lourdement au sol, juste aux pieds de l'Ange, son sac-tapis projeté à quelques mètres. Elle sortit sa dague au moment où l'Ange sembla faire reprendre forme à sa protection de lumière; elle voulut lui perforer la cuisse mais ne parvint qu'à faire une blessure peu profonde, avant de subir le retour de bâton: la protection ayant définitivement prit forme compacte, un tintement se fit entendre et la Gorgone valsa sur quelques mètres, achevant de rouler juste à côté de son sac.

Le cheval lui, avec l'élan de sa course, s'étala sur ce qui semblait être une autre boule aqueuse. Ses flancs enflaient et désenflaient montrant qu'il respirait encore, mais ce fut comme s'il n'avait plus la force de se mettre debout, comme s'il était... inconscient.

Si telle était la puissance de la magie de son ennemi, alors cela plus le déplacement furtif avait du coûté beaucoup à son adversaire. Elle l'épuisait sans subir de dommages -quoique l'épaule sur laquelle elle était retombée était endolorie et la faisait mentir douloureusement- mais à quoi bon ? Un combat au corps à corps ne l'arrangerait pas non plus... elle ne volait pas, elle.

Ces réflexions se firent pendant qu'un cri naissant fut interrompu aussi sec un peu plus loin. Le gérant de l'écurie avait suivi Lilith et la croissance exponentielle du rayon de l'Ange l'avait touché. Il s'était effondré au sol.

Sans perdre un instant, Lilith prit son sac, le noeud qu'elle avait tenu si fermement tout ce temps ne s'étant que légèrement défait, et partit en courant en direction du gérant, la dague avec laquelle elle avait blessé superficiellement l'Ange toute pointe dehors.

Ca n'était pas encore fini...

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